Bougez… Le canapé tue !
A la suite de son intervention, lors du Colloque-Spa (c’est ici), le 4 juillet à Chartres, nous avons demandé à Jean-Jacques Gauthier (Amphorm Consulting) de revenir sur ce sujet. Nous espérons que cet article retiendra toute votre attention et vous invitons à le diffuser largement.
« La sédentarité serait responsable, dans le monde, de plus de décès que le tabac »
Un chiffre annoncé par l’OMS il y a quelques années est venu nous perturber dans nos habitudes de vie et nous interpeller.
Alors que les Jeux Olympiques de Paris 2024 ont consacré les plus belles images de mouvement, d’activité, et de sport, la sédentarité s’affiche comme un fléau international et un inquiétant phénomène de société. Bouger et se mouvoir ne semble pas être une préoccupation majeure de nos concitoyens … et pourtant !
Retour et explications sur un sujet d’importance.
Génétique et épigénétique
Voici donc quelques rappels sachant que deux notions semblent incontournables pour aborder ce sujet : la génétique et l’épigénétique.
La génétique est l’étude de la transmission des caractères héréditaires chez les êtres vivants (l’étude des gènes).
L’épigénétique correspond à l’étude des changements dans l’activité des gènes (n’impliquant pas de modification de la séquence d’ADN).
Pour synthétiser, les règles de l’épigénétique nous apprennent que nous ne sommes pas programmés uniquement par notre patrimoine génétique mais aussi par nos actions et/ou notre environnement et . . . ses interactions.
Nos actions, au jour le jour, sont des atouts d’importance pour notre bonne santé.
Manger, bouger, privilégier les liens sociaux semblent être des remèdes pour bien vieillir ou pour, peut-être, mieux vieillir en conservant nos capacités physiques et cognitives.
L’importance du mouvement et de l’activité physique est donc bien réelle.
Qu’est-ce que l’activité physique ?
L’activité physique se définit comme « tout mouvement corporel produit par la contraction des muscles squelettiques entrainant une dépense énergétique supérieure à celle de repos » ; l’activité physique est caractérisée par son intensité, sa durée, sa fréquence, sa modalité de pratique – le sport n’en représente qu’une faible partie.
A l’opposé, la sédentarité se définit comme une « situation d’éveil caractérisée par une dépense énergétique proche de la dépense énergétique de repos en position assise ou allongée ».
Pour comprendre les enjeux, plusieurs éléments semblent nécessaires à évoquer :
40% des adultes sont sédentaires ; ils passent plus de 4 heures par jour allongés ou assis en dehors du temps de sommeil (chiffres ONAPS *).
On considère que l’on est inactif physiquement lorsque l’on effectue moins de 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée par semaine (telle que la marche), ce qui correspond à moins de 30 minutes de marche quotidienne, 5 jours semaine, à un bon rythme.
Beaucoup d’entre nous sont certainement susceptibles de se reconnaitre dans cette description du sujet sédentaire et les conséquences de cet état sont quelque peu anxiogènes ; jugez vous-même !
- La sédentarité est une des causes majeures d’apparition de pathologies chroniques (pathologie cardiovasculaire ou pulmonaire, diabète de type 2, cancers, obésité, troubles musculosquelettiques, effet sur la santé mentale) ; elles touchent 1/3 de la population française.
- L’inactivité physique est l’un des principaux facteurs de risque de mortalité liée aux Maladies Non Transmissibles. Les personnes ayant une activité physique faible et insuffisante présentent un risque de décès supérieur de 20 % à 30 % à celles qui sont suffisamment actives.
Devant ce tableau très pénalisant, on mesure l’importance du conseil à apporter aux clients des spas ; les personnes qui viennent pour des soins sont généralement à l’écoute des éléments utiles à l’amélioration de leur santé et le rôle du spa praticien est primordial pour distribuer la « bonne parole » et conseiller.
Intégrer le mouvement dans son quotidien
L’important est d’entrecouper les périodes de position assise par du mouvement, varier les positions de travail, passer, par exemple, ses communications téléphoniques debout en se déplaçant, faire une partie de son trajet-travail et/ou prendre le temps de faire ses courses à pied, privilégier régulièrement les escaliers à l’ascenseur. L’essentiel est d’intégrer le mouvement dans son quotidien ; en résumé, bouger tous les jours et non pas uniquement le WE, c’est 20 à 30% d’espérance de vie en plus !
Chez les seniors, la pratique d’activités physiques limite donc l’installation de pathologies chroniques, prévient le risque de chutes, favorise la socialisation, lutte contre l’isolement, la dépression.
Chez les plus jeunes (génération Z), la sédentarité est d’une actualité alarmante ! le mouvement est indispensable pour éviter la survenue prématurée de pathologies chroniques, de diabète, ou d’obésité. Face au dictat des écrans (ordinateurs, smartphone etc) « le bouger » devient un enjeu de santé publique et d’avenir à ne pas négliger.
Pourtant, la mesure du problème « sédentarité » ne semble pas avoir fait émerger, à la hauteur de l’urgence, une prise de conscience des pouvoirs publics ou de la population.
Même si la promotion de l’activité physique et sportive a été décrétée « Grande Cause Nationale 2024 », la prévention qui était apparue dans l’intitulé du Ministère de la santé entre mai 2022 et janvier 2024 (avec le gouvernement d’Elisabeth Borne) a depuis été remisé au placard et, ce, à l’encontre de l’action du monde de la santé et des associations (ex l’ONAPS) qui militent pour une prévention active et une formation des plus jeunes (un enfant qui ne marche pas sera . . . un adulte qui ne marchera pas !).
😉 Il faudra donc attendre encore longtemps avant qu’apparaisse en France l’obligation d’inscrire sur les canapés une mention similaire à celle inscrite sur les paquets de cigarettes : « le canapé tue »
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Article à lire et relire sans modération et à diffuser largement dans son entourage et sur les réseaux sociaux.
A lire : *Rapport de l’OMS : « Lignes directrices de l’OMS sur l’activité physique et la sédentarité »
A consulter : – Site de l’ONAPS Observatoire National de l’Activité Physique et de la Sédentarité
Propos de Jean-Jacques GAUTHIER
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