Nature Urbaine et Culture Marine, conférence spa-A animée par Tristan Lagarde Directeur Général Adjoint Phytomer
chez NU (nature urbaine) la plus grande ferme en toiture d’Europe le dimanche 15 mai.
Parler de Culture Marine chez NU Nature Urbaine, la plus grande ferme en toiture d’Europe : voilà le défi, proposé par Spa-A, à Tristan LAGARDE. Devant tout l’intérêt de la conférence présentée, nous avons souhaité en retranscrire l’intégralité.
Si les villes ont toujours porté des contradictions inhérentes : écologie vs bétonnage, opulence vs pauvreté, fluidité vs obstacles, c’est au moment où la ville se dessine comme l’avenir de l’humanité (choisi ou subi) qu’elle se réinvente, car nous n’avons d’autre choix que de réintégrer la nature en son sein. Nature urbaine et culture marine ont des destins croisés.
Qu’est-ce que le contexte urbain ?
Une histoire de la ville … Je t’aime moi non plus !
La ville est devenue notre milieu naturel : 55 % de la population (4,2 milliards d’individus) sont des citadins, et en France, 80 % de la population habitent en ville.
La ville est notre alliée
C’est un lieu d’innovation par excellence au niveau économique, social, culturel et politique.
C’est également un facteur de progrès social : l’urbanisation des femmes a provoqué la baisse de la fécondité, mais a permis d’augmenter le taux de scolarisation et a mis fin à l’ordre patriarcal.
Enfin, c’est un facteur d’innovation économique et sociale : meilleures installations sanitaires, moins de mortalité infantile, hausse de la qualification des populations avec la taille des villes, et baisse de la pauvreté absolue.
La ville est dominatrice. Les mégalopoles sont « mangeuses d’hommes » : pollution et insécurité sont caractéristiques des mégacités, l’utilisation des terres urbaines est supérieure de + 50 % à la croissance démographique, la domination culturelle est bien réelle, l’emprise économique est majeure et permet ce que, dans sa « Géographie du Politique », Jacques Lévy appelle « Le cercle vertueux de création d’innovation à travers des rencontres fortuites ».
La ville est réinventée, la ville devient solution écologique :
- les fermes urbaines comme NU Nature Urbaine, sur les toits du Hall des Expositions,
- l’amortissement des investissements et constructions par la densité,
- les transports en commun,
- la ville du quart d’heure (tout est à disposition dans un périmètre restreint),
- la ville du partage de l’économie circulaire,
- les villes fonctionnelles adaptables.
Si la ville est l’avenir de l’humanité, la mer aussi !
Tout d’abord, par ses applications alimentaires.
La culture d’algues est bénéfique pour la planète car pas besoin d’intrants « polluants » ou en forte tension comme l’eau et pas besoin d’emprise au sol (ou alors 1/6 de l’espace).
Pour l’alimentation animalière, ce sont des alternatives aux protéines de farines de poisson.
C’est également un effet détoxifiant dans un élevage en circuit fermé : la co-culture crevettes/algues vertes, un complément alimentaire pour l’alimentation du bétail (prébiotiques) et cela permet une réduction du méthane émis par les bovins de plus de 50 %.
Il y a les APPLICATIONS MEDICALES :
- Le ver marin : HEMARINA, société basée à Morlaix, produit une hémoglobine issue d’un ver marin 40 fois plus oxygénante que la nôtre, en parfaite compatibilité avec notre organisme,
- La Skeletonema Marinoi est une micro-algue marine, molécule naturelle issue de la biotechnologie marine pour traiter l’acné. Egalement utilisée en cancérologie.
- La chitine : un composé osidique provenant de l’exosquelette des crustacés, des armatures pour rétablir des connexions nerveuses,
- Les antibiotiques (céphalosporines) et antiviraux (AZT).
Il y a les APPLICATIONS ENERGETIQUES :
- L’énergie solaire : une énergie gratuite, naturelle et renouvelable. 0,01 % de l’énergie reçue par la terre suffirait pour couvrir les besoins de l’humanité.
- La photosynthèse : la transformation de l’énergie solaire en biomasse pour du stockage énergétique,
- Les bio-carburants : la production industrielle de lipides renouvelables, sans emprise forte au sol.
Et enfin les APPLICATIONS INDUSTRIELLES :
- Les revêtements : le « Cool Roof » avec les coquilles,
- Les Biopolymères marins dans les centrales électriques ENGIE pour éviter le fouling et réduire le chlore de 90 %,
- Les bioplastiques : le Nautilium, bioplastique intégralement compostable, produit de façon bio, sans chimie de synthèse ni impact sur la ressource alimentaire. Ce PHA (PolyHydroxyAlcanoate) ou bioplastique secrété par des bactéries marines, sans homologues terrestres, est totalement (100 %) dégradable.
Et la mer appliquée à la peau …
Biodiversité : la mer est infinie… C’est un trésor de ressources naturelles.
La mer est un vaste champ exploratoire : les algues, les micro-algues, les micro-organismes marins, les plantes, les fleurs, les arbres de bord de mer…
35 000 espèces d’algues dans le monde constituent un réservoir biologique inexploité.
1 % du vivant marin est connu, 99 % restent à découvrir !
L’intérêt est grandissant : environ 700 nouvelles molécules, issues de la mer, sont identifiées chaque année par les laboratoires de recherche du monde entier.
Bioaffinité : la peau aime la mer … C’est une très bonne assimilation
Sa composition chimique : l’eau de mer se rapproche d’un sérum physiologique et entre naturellement en symbiose avec notre peau.
L’eau de mer se rapproche du liquide extra-cellulaire, du plasma sanguin, des larmes, du liquide céphalo-rachidien.
Sa structure physique : il existe de grandes analogies entre les algues et la peau, avec une structure biochimique similaire.
Biomimétisme : la mer est une source d’inspiration
Des exemples à suivre… Pour les agressions externes : les algues subissent les mêmes stress que notre peau : UV, pollution, bactéries et sécheresse…
Et des solutions naturelles : anti-pollution, réservoir d’eau, sans parler de la cellulite et de la minceur !
Biotechnologies : l’avenir de la peau et de la planète, avec des avancées prometteuses
C’est une culture maîtrisée sans chimie : photo bioréacteurs, sur corde (mode de culture spécifique), et à la demande, sans impact terrestre et sans pollution, pour une beauté saine et respectueuse : des formules saines, une traçabilité parfaite avec production et cultures locales, pour une peau et une planète respectées.
Des produits haut-de-gamme naturels, des formules clean et hautement puissantes pour régénérer la peau… C’est ce que propose PHYTOMER, qui fête cette année ses 50 ans sans avoir pris une ride !
Un très grand merci à notre intervenant, qui a su, avec intelligence, élégance et humour, traiter le sujet imposé, et nous faire rêver !
Propos retranscrits par Marie-Paule Leblanc-Peru Présidente bénévole Spa-A
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Tristan Lagarde Directeur Général Adjoint de Phytomer