Plaidoyer pour les seniors : la Lettre au Père-Noël de Christine
Aujourd’hui, je découvre la difficulté d’être “senior”
Qu’es-ce qu’une personne « senior » ? Nous sommes considérés « senior » dans le monde de l’entreprise pour les personnes dès 45 ans et plus, tandis qu’en médecine c’est plutôt autour de 70 ans.
Chercher un emploi à 58 ans, c’est un peu comme participer à une course de relais où tous les autres coureurs ont des rollers et toi, tu es en chaussons, c’est un peu comme essayer de trouver une aiguille dans une botte de foin…
Imagine la scène :
Tu te présentes à un entretien, plein d’enthousiasme, prêt à partager tes trente ans d’expérience, et là, le recruteur te regarde comme si tu venais de débarquer d’une machine à remonter le temps. Un peu perplexe, comme s’il venait de découvrir un dinosaure dans un musée de sciences naturelles. “Vous avez dit que vous aviez 30 ans d’expérience ? Mais comment est-ce possible ?”
Et là, tu te dis que peut-être, juste peut-être, tu devrais commencer à parler de tes compétences en matière de gestion du temps… comme le temps qu’il faut pour trouver un emploi à ton âge !Tu passes des heures à perfectionner ton CV, à ajouter des compétences comme “maîtrise des logiciels et “capacité à utiliser un fax sans paniquer”. Euhhh non le fax on ne l’utilise plus.
Tu te demandes même si tu ne devrais pas te créer un compte TikTok pour montrer que tu es “dans le coup”. Après tout, qui aurait cru que danser sur une chanson à la mode pourrait te décrocher un emploi ?
Mais ne désespère pas ! Un jour, quelqu’un comprendra que l’expérience, c’est comme le bon vin ; elle se bonifie avec le temps. En attendant, tu continues à sourire, à envoyer des CV et à te dire que, peut-être, la prochaine entreprise saura apprécier ton parcours.
Malgré tout cela, je garde le moral. Parce qu’au fond, je sais qu’un jour, je trouverai « chausson à mon pied ». Peut-être qu’un employeur trouvera mon expérience en course de relais avec chaussons et gestion de bottes de foin assez impressionnante, ou que quelqu’un comprendra que ma capacité à dénicher le thé parfait pourrait révolutionner son entreprise. Après tout, le bien-être commence par un bon thé, n’est-ce pas ?
Alors, à tous ceux qui, comme moi, parcourent ce chemin semé d’embûches, sachez que l’avenir ne peut qu’être prometteur, même si parfois, il faut un peu plus de temps quand l’expérience est au rendez-vous !
La seule source de connaissances est l’expérience.
Albert Einstein Mathématicien, Physicien, Scientifique (1879-1955)
La première fois où j’ai rencontré Christine
La première fois où j’ai rencontré Christine, je travaillais chez Yves Saint Laurent, et dans le cadre d’échanges de compétences, Véra Strubi avait proposé une visite de l’Institut Clarins. Christine était si passionnée, en parlant de la famille Courtin que j’en ai gardé un souvenir ému.
Des années plus tard, je la croise à nouveau sur la marque After The Rain. Christine est suisse ! Le courant est passé à nouveau. Christine a l’art de concevoir des concepts innovants.
Quand j’ai eu l’opportunité de travailler sur une identité Spa pour Givenchy, c’est à elle que j’ai fait appel pour élaborer les protocoles de soins. J’aime sa patte et sa créativité, son sens de la naturalité et de l’amitié.
Ses interventions sur les conférences que j’ai pu organiser ont toujours été précises, pertinentes et très bienveillantes pour ses équipes.
Cette jeune femme est devenue une grande dame, qui a pris la direction du Spa et Club Impérial à l’Hôtel du Palais de Biarritz, pour un peu plus de six années. Depuis, Christine est OPEN TO WORK !
Il nous semblait important qu’elle partage avec vous son expérience, qui en dit long sur nos métiers… Une des missions de Spa-A est peut-être aussi de faire évoluer les mentalités, n’est-ce pas ?
Christine, parle-nous de toi et de ta passion pour le bien-être
Pourquoi avons-nous autant de souci de recrutement et de turnover dans nos spas ? Que mettre en place pour enrayer cette situation ?
L’effet Covid a été un accélérateur de tendances : les spa praticiens préfèrent la liberté de l’auto-entrepreneur plutôt que le salariat. Les choix personnels et la liberté priment avant tout. La revalorisation des métiers du spa et le professionnalisme permettront certainement d’enrayer cette situation.
Qu’as-tu appris dans tes différentes expériences que l’on n’apprend pas dans les livres ?
Rien ne remplace l’expérience terrain, car ce que tu ne pouvais même pas imaginer est souvent une réalité à laquelle tu dois régir dans l’instant. L’expérience permet de faire face, comme si c’était une situation que tu as déjà connue, et pour laquelle tu as les réponses.
Une main de fer dans un gant de velours avec tes interlocuteurs, mais une oreille toujours bienveillante pour tes équipes ?
Cette expression m’accompagne depuis des années effectivement, l’enthousiasme et la détermination sont mes moteurs, et j’ai toujours l’envie d’entraîner mes équipes.
Qu’apprécies-tu particulièrement dans l’hôtellerie ?
Indéniablement, le sens de l’hospitalité. Plus particulièrement, la possibilité de mettre en place des expériences inoubliables pour le client, grâce à la complicité de tous les services.
Et des questions plus personnelles…
Parle-nous d’Amma…
La base de mon métier, ce sont les relations humaines. Je me suis reconnue dans son approche du don de soi, et les relations humaines. Elle m’inspire et m’accompagne dans sa bienveillance.
NDLR Pour moi, Christine, tu as bien les pieds ancrés sur terre, et la tête dans les nuages…
La mer ou la montagne ?
Tant qu’il y a la nature !
Le livre que tu nous conseilles ?
Le Petit Prince, qui est toujours sur ma table de chevet… Parce que l’on ne voit bien qu’avec le cœur.
Le meilleur conseil que l’on t’a donné ?
« Reste toi-même ! » et cela venait d’un directeur d’hôtel.
Ton rêve le plus fou ?
Une réflexion qui me poursuit depuis bien des années : créer un spa Hermès, à l’image de cette maison incroyable.
Ton implication chez Spa-A ?
Cela fait des années que je me suis impliquée chez Spa-A, en y consacrant plus ou moins de temps. Mon objectif est toujours de faire évoluer nos métiers, et Spa-A devient un acteur incontournable. A suivre donc !
Merci Christine pour ton honnêteté.
Nulle doute que le Père-Noël prendra soin dans sa hotte de répondre à ton souhait.
Propos recueillis par Marie-Paule Leblanc-Peru Présidente bénévole Spa-A.
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Christine Masson-Nicolier
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