Domaine de la Pommeraye : « la nature, le silence et vous… »
Rencontre avec Hervé DUVAL, Co-gérants et propriétaires du Domaine de la Pommeraye, qui vient d’être labellisé Spa-A …
C’est un petit bijou en Suisse Normande, qui mérite le détour… Face aux ruines du Château de Ganne qui remonte au XIème siècle, cet ancien corps de ferme du XVIIIème est tout simplement dépaysant. Des chambres d’hôtes aménagées avec raffinement par Yann, des prestations haut de gamme dans un cadre exceptionnel avec le Spa de la Suisse Normande.
Hervé, parlez-nous de ce changement de vie, de ce projet de vie.
Comment crée-t-on une telle adresse ?
L’adresse était déjà existante mais orientée essentiellement sur le soin, peu de séjours et une équipe régulièrement renouvelée.
Yann et moi ne pensions pas pouvoir accéder à cet établissement, au regard de la grandeur des lieux versus le montant de notre apport. Mais un speed dating de 4 banques sur un mercredi a fait que 2 banques nous suivaient à l’issue des visites et de la présentation du projet !
Yann était directeur-salarié de 2 hôtels Spa sur Honfleur, et moi j’étais chef de projet informatique dans la branche métallurgie, et accessoirement représentant du personnel mais je développerai ce point tout à l’heure.
Le Domaine de la Pommeraye semble un projet original, hybride même : un spa qui paraît surdimensionné par rapport aux chambres d’hôtes, ou plutôt un spa qui a été conçu comme central pour un concept encore peu développé en France (j’en connais un dans le Perche, qui a aussi développé ensuite son concept store…).
Comment définissez-vous le Domaine de la Pommeraye ?
Le bien-être avant tout ! Grâce à la privatisation des parcours, la personne (ou le couple) est seule en piscine, puis seule au sauna et au hammam avant d’être invitée en cabine de soins (corps et/ou visage).
Nous parlons en temps de soin effectif pour être le plus clair et transparent.
A l’issue des soins une pause relaxation est possible au jardin ou dans la salle du même nom.
Nos hôtes peuvent aussi adjoindre un séjour en chambre d’hôtes afin d’intégrer au mieux les soins et profiter pleinement d’un vrai week-end au vert et au silence.
Qu’aviez-vous appris de votre ancien métier qui vous a permis d’aborder différemment le Domaine de la Pommeraye ?
Merci de revenir sur ce point ! Comptable de formation, j’ai vite versé dans l’informatique et ses divers outils de gestion. J’ai utilisé ces compétences comme excuse, pour mettre en relation les personnes et faciliter au mieux leur quotidien et pouvoir se consacrer à des tâches plus intéressantes.
Après quelques réorganisations, « réadaptation » des réorganisations et rachats ; je m’étais investi dans la représentation du personnel pour préserver au mieux les acquis et la représentation de chacun.
Quand est-ce que l’on s’arrête quand on a un tel projet ? Quand est-ce que l’on considère que l’on peut s’arrêter ?
Un projet s’arrête ou se termine lorsque la dernière action permet d’en commencer un autre ! Portés par nos équipes, nous avons (enfin surtout Yann) toujours une idée neuve ; aussi bien par rapport au Domaine et/ou un autre projet complémentaire. Le dernier projet pourrait être la transmission de l’entreprise à notre équipe.
Vous paraissez deux entrepreneurs, que rien n’arrête, avec un enthousiasme et de l’audace pour lancer de nouveaux projets. Quel est votre secret, dans le partage des tâches, entre Yann et vous ?
Emphatique en base et micro-maniaque (mais je me soigne : sourire), j’ai en charge la compta, la formalisation des ressources humaines, la communication, les achats et l’accueil.
Yann excelle sur tout la partie hébergement, entretien, décoration et avec sa grande capacité de rêveur et un œil sur l’offre globale du lieu. Autant je suis adepte de la recherche d’une nouvelle routine pour toujours simplifier et faciliter le quotidien, autant Yann saura prendre de la hauteur.
A l’heure où tous se plaignent des difficultés à fidéliser le personnel du spa, vous avez insufflé une culture différente, et les résultats sont là. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Je fais attention, chaque jour, à rester dans nos valeurs ! Si l’équipe n’est pas dans le bien-être, comment penser que nos hôtes pourront y être également ? Il faut pour une fois faire preuve de bon sens et être congruent !
Riches des échanges continus avec l’équipe (ce sont elles les professionnelles du soin), les offres et les conditions de travail ont vite été modifiées :
- 15 min de temps en plus pour :
que la praticienne soit dans le ici et maintenant, et dans sa bulle pour le dérouler du soin
avoir le temps d’accompagner l’hôte
effectuer une présentation de produit
refaire sa cabine
se recentrer et pouvoir recevoir l’hôte suivant, en toute quiétude - 35 h en quatre jours :
2 jours de repos consécutifs dans la semaine
les dimanches ne sont pas travaillés
adapter le planning des équipes pour permettre le co-voiturage - Une vraie commission sur les ventes de produits
- Même si nous n’avons pas l’obligation d’un CSE, il y a, a minima, des œuvres sociales via un prestataire offrant un grand catalogue (places de cinémas, spectacles, concerts, location de vacances …); sans omettre les réductions en interne
- Un TPE proposant auprès de nos hôtes de pouvoir verser un pourboire avant de valider le montant à payer lorsqu’ils règlent par carte
Qui est votre clientèle ? Quelle est la durée moyenne du séjour ? Le Domaine, on y vient et on y revient … Quels sont vos projets de développement ? Séminaires, événements familiaux ?
Nos hôtes sont avant tout nos voisins (la Normandie) à 70%, ce qui nous a permis de tenir lors des différentes restrictions de la pandémie. Ensuite les Hauts-de-France, la Mayenne, l’Ile-et-Vilaine, les hauts de l’Orléanais et Paris. Un grand merci au bouche-à-oreille ! Nous constations que l’idée du parcours bien-être privatifs et/ou week-end bien-être est une fantastique idée cadeau à l’issue du séjour.
Dès que des ponts et vacances arrivent, nous retrouvons avec plaisir nos hôtes allemands, suisses, anglais, belges, néerlandais et américains. L’Australie n’aura pas été en reste cette année. Là, un grand merci à l’internet et aux référencements naturels.
Et le spa ? Comment le spa est devenu un point d’attraction dans la région ?
La beauté de la Suisse Normande dans un paysage inattendu.
Une équipe heureuse d’y travailler sereinement et de pouvoir faire montre de leur compétences techniques et savoir-faire à chacun de nos hôtes.
Les compliments les plus souvent adressés :
- J’ai pourtant l’habitude de me faire masser, mais là …
- Merci pour cette parenthèse hors du temps et de toutes ces attentions
- Merci de votre accueil
- et pour les plus gourmands : quel petit déjeuner ! 🙂
Au niveau local, parlez-nous des partenariats qui se sont mis en place…
Comment favorisez-vous les producteurs locaux ?
L’omnivore retient les fromages locaux, les jus de fruits bio de deux fermes voisines, la charcuterie, les yaourts fermiers, les œufs à la coque, la qualité des pains et viennoiseries, les confitures, les fruits secs, les fruits frais, le choix de thés, infusions, café, capuccino, expresso, lait entier sans omettre les laits végétaux et les pains sans gluten.
Un concept hybride, un projet très authentique, qui se situe parfaitement bien dans la tendance du « Slow Tourism », loin des standardisations … Une adresse que nous conseillons à tous nos « Spas Addicts » de découvrir pour un ressourcement assuré.
Et pour les questions plus personnelles, histoire d’avoir l’impression de mieux vous connaître :
Votre devise ?
Hervé : L’amour de l’autre pour l’amour de soi (ou l’inverse je ne sais plus : rires)
Ne pas se prendre au sérieux. Confiance, simplicité, équité et Humour !!!
Yann : Mieux vaut un grand « chez vous » chez nous !
Le livre que vous pourriez nous recommander ?
Hervé : Celui que l’on vit soi-même que chaque jour passe
Yann : Brocantes et vide-greniers, calendrier 2022-23-24…
Le film ou le héros qui vous a le plus inspiré ?
Hervé : Dirty Dancing (rires), non en fait c’est un téléfilm de 2000 qui retrace tout une époque : « Juste une question d’amour »
Yann : Bienvenue à Gattaca et Avatar : le premier, pour l’espoir donné à ceux qui ne naissent pas avec une petite cuillère en argent, le second, pour montrer des merveilles étonnantes alors qu’on oublie qu’elles sont tout près de nous, dans le jardin ou dans les bois… Et j’adore la science-fiction, si vous n’aviez pas compris…
On sent une approche parfois espiègle… Quel type d’enfant étiez-vous ? Quel adulte êtes-vous devenu ?
Hervé :
Enfant : observateur, discret/effacé ?!
Adulte : curieux, gourmand, blagueur et promoteur de la simplicité
Yann :
Enfant : pas très sportif, un peu lent et rêveur, toujours à me faire des copains et squatteur de la maison des autres pour y jouer, car l’herbe y paraissait plus verte !
Adulte : le métier m’a dynamisé, plus trop de copains du coup, la passion de la déco, et l’envie d’aller plus haut, grâce à Hervé, c’est devenu réalité, mon ambition n’était pas d’écraser les autres mais bien de vivre un rêve !
Quel sera votre prochain défi ?
Hervé : La Retraite (sourire), non ce n’est pas un défi ni une fin en soi ; peu importe la forme qu’il prendra, toujours dans la bienveillance et que tous les acteurs puissent en profiter pour s’élever
Yann : La Pré-retraite !!! Elle consiste à transmettre aux maillons forts de l’entreprise, si c’est possible et si bien sûr, c’est un désir partagé. On sait déjà qu’on ne s’ennuiera pas, car les confinements se sont passés à merveille ! On apprécie le calme et la solitude (à 2 c’est plus facile) et la Suisse Normande est vraiment à part dans notre cœur !
Pas un jour ne passe sans que je me projette « ailleurs », donc on a toujours un œil et notre force est qu’on est sûrs de nous dans nos choix professionnels.
Propos recueillis par Marie-Paule Leblanc-Peru Présidente bénévole Spa-A
Découvrez leur page labellisé sur le site web de Spa-A : c’est ici.
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