Se faire masser dans un décor de rêve au rythme des vagues …

j’ai testé pour vous le « Massage sur l’eau » à la Réunion …

 

Depuis quelques années, la notoriété de Didier a dépassé les frontières de son île. Sarra Abichou (Eden des Sens) m’avait chaudement recommandé cette expérience incroyable. Justine Favel (Yemaya Flow) qui propose du janzu m’a offert ma première séance.

Vous découvrez souvent des lieux exotiques pour un massage sur les réseaux, mais, dans la vraie vie, vous finissez toujours dans une cabine, aussi bien décorée soit-elle, avec une belle musique d’ambiance et une odeur de Monoï.

 

 

Le massage dans le lagon à la Réunion …

 

Didier a choisi de proposer le massage dans le lagon de La Réunion, un cadre d’exception. Il est naturellement tributaire du temps, mais il a su adapté l’ensemble de la structure et le protocole de massage à ce milieu. Il a mis des années pour mettre au point ce concept de massage sur l’eau, une expérience sensorielle unique, entre bien-être, sérénité et harmonie avec la nature.

Vous le retrouvez à la Saline-les-bains, où est ancrée sa table de massage flottante, digne du concours Lépine, dont le modèle a été déposé à l’INPI, profitant ainsi d’une protection sur sa création. Elle a pris forme à partir d’un simple paddle d’occasion, et a évolué, au fil du temps, vers une fabrication sur-mesure, stabilisée de chaque côté par des flotteurs, avec un dais qui vous permettra de vous protéger légèrement du soleil.

Vous vous allongez sur le ventre, sur un coussin très confortable, et une têtière adaptée et souple vous permet de regarder le paysage sur les côtés. Plongez vos bras dans l’eau pendant que le soleil et la brise caressent le reste de votre corps. Et que dire des sons environnants, les vagues au loin, les clapotis constants, le chant des oiseaux, et le son des voilages au gré du vent. Inexorablement les sens s’affinent, vous offrant une immersion à 360°.

Didier vous emmène à l’écart de la plage sur cette embarcation atypique, et si lui a pied, vous, vous serez en apesanteur, flottant entre ciel et terre au milieu du lagon. Un massage d’acupression d’un savant mélange de Amma, Shiatsu et Thaï, ferme et doux à la fois sera prodigué sur le dos, les jambes et les pieds, les bras et les mains, en terminant par un massage crânien…  Relaxation et sensorialité garanties. Didier vous propose un massage signature adapté à cet environnement dont il a su dompter les contours, et son expertise aujourd’hui, lui permet d’offrir à sa clientèle une poésie hors du commun.

Depuis 2017, Didier a mis au point cette expérience unique, et son souhait maintenant est la transmission de son savoir-faire. Peut-être faudrait-il regarder du côté de l’ile Maurice ?

 

 

Didier, comment l’idée t’est venue ?

 

En 2017, j’ai pu bénéficier d’un emplacement idéal sur la terrasse d’un restaurant face au lagon pour y installer ma chaise et ma table de massage. J’étais encore loin d’imaginer que ce spot idyllique n’était que le début d’une belle aventure. Un matin, lors d’un soin, le regard posé sur l’azur, une voix a résonné en moi « pourquoi ne masserais-tu pas sur l’eau ? ». Cette voix était bien plus qu’une simple pensée, comme insufflée.

L’idée me paraissait sympa et folle à la fois ! En mon for intérieur,  la question du « comment la matérialiser ?» prenait une place prépondérante. Après quelques jours de réflexion, j’ai sauté le pas vers l’inconnu, comptant bien sur ma bonne étoile.

 

Tu me parlais d’une table plus sophistiquée, comment est-elle ?

 La nouvelle version a été conçue au Portugal, et est devenu à ce titre la première table de massage flottante au monde tant par son design que par sa maniabilité et confort. Une marque a été déposée au nom de « MASS & SEA ».

Elle est composée en partie d’un revêtement en bambou, et la voilure a été repensée, elle est maintenant ajourée et plombée pour une prise au vent réduite. Le coussin est d’un confort optimal, plusieurs couches de mousse de densités différentes le compose, il est recouvert d’un tissu de la marque mondiale Sunbrella spécialisée dans la fabrication des textiles haut de gamme, anti UV et anti sel marin. La table peut supporter un poids maximal de 130 kg, cela pour assurer une prestation confortable sur l’eau.

 

Quelles sont les autorisations qu’il t’a fallu demander pour pouvoir effectuer les massages dans le lagon ?

 Pour pouvoir pratiquer sur le lagon, il m’a fallu une autorisation de la réserve marine et de la direction de la mer, elle est valable 3 ans et renouvelable.

 

Quels sont les produits que tu utilises ?

Avec la directive de la réserve marine, j’utilise une eau solaire composée de filtres minéraux plutôt que chimiques comme l’oxybenzone et l’octinoxate qui nuisent aux coraux. La marque Caudalie œuvre en ce sens, mon choix s’est porté vers elle. Je l’utilise uniquement pour masser le dos et les mollets, quelques gouttes suffisent pour garder un pouvoir glissant, les autres parties sont massées avec l’eau de mer ou sans.

 

 

Ta tenue de masseur n’est pas classique : à quoi servent tes mousquetons ?

La question récurrente est : « pourquoi t’habilles-tu tout en noir ? Tout simplement pour me protéger des UV, car les couleurs sombres offrent une meilleure protection contre les UV. Les mousquetons me servent à tirer l’embarcation jusqu’au point de massage qui se trouve à quelques dizaines de mètres du rivage, et me servent également à m’accrocher à la structure pour la stabiliser davantage, me permettant de fournir de bonnes pressions et des gestes de qualité.

 

Quelles sont les conditions pour pouvoir proposer ce type de massage sur l’eau ?

A vrai dire, la table de massage flottante est d’une stabilité parfaite en tout temps. Il m’est arrivé de pratiquer par fort vent et houle moyenne dans le lagon (évidemment jusqu’à une certaine limite), sans incidence sur la qualité de la prestation, ni sur le confort de la personne massée. Quelquefois en été, la pluie s’invite, apportant une autre dimension à cette expérience déjà incroyable. Évidemment, un temps calme et ensoleillé, voir semi-nuageux, offre des conditions parfaites.

 

 

As-tu déjà testé en Méditerranée ? Aux Maldives, Quel type de lagon ?

L’année dernière, avec Nathalie de « Sésâme Nathalie » basée à Bayonne, nous avons pu tester les massages sur l’eau à l’île Maurice dans les hôtels 5* Beachcomber, où nous avons fait bonne impression. A la suite de cette expérience, Nathalie a décidé de prendre quelques mois sabbatiques pour s‘installer sur l’île avec son compagnon, elle viendra se former à La Réunion au mois d’août prochain, et de ce fait, elle deviendra la première ambassadrice de la marque « MASS&SEA » à l’étranger.

La Méditerranée n’offre pas de bonnes conditions à la pratique. Il y a les vents dominants parfois puissants et cycliques comme le mistral et la tramontane, et l’impossibilité de s’éloigner suffisamment de la plage pour fuir les bruits ambiants en saison estivale.

La mer des Caraïbes offre des spots intéressants comme en Martinique, Guadeloupe, les Grenadines, ou encore en Républiques Dominicaine. Cependant, la mer des Caraïbes n’est pas un lagon, les profondeurs sont un peu plus importantes par endroit, choisir un bonne zone de pratique est déterminant pour la suite.

Dans une certaine démesure, Dubaï pourrait offrir une belle perspective, on dit que c’est la ville des possibles, alors pourquoi pas imaginer masser devant les villas de rêve du Palm Jumeirah ?

Évidemment, Les Maldives et La Polynésie Française sont les destinations parfaites pour les massages sur l’eau. La hauteur d’eau y est idéale, le cadre exceptionnel, et la clientèle prête à investir dans de nouvelles expériences.

Je compte d’ailleurs proposer mes services à certains hôtels de Bora-Bora l’année prochaine, c’est un challenge important dans l’évolution et la dynamique de la marque, j’ai hâte.

 

En piscine, on n’aurait pas les mêmes sensations ?

La sensation de flottaison est identique en piscine, le mouvement des vagues et les clapotis en moins. A la suite du test réalisé dans la piscine de l’hôtel 5* Le Lux à La Réunion, il s’est avéré que les bruits parasites comme les couverts, les portes qui claquent, ou des personnes qui parlent même éloignées étaient trop présents, sans compter le manque d’intimité. L’idéal serait de proposer ce service dans une piscine excentrée ou réservée uniquement à cet usage. Je réfléchis depuis quelques temps à un concept clé en main en piscine dédiée, dans une atmosphère chic et raffinée. Je suis à la recherche de partenaires hôteliers/spa en Europe et dans les îles dans le cadre d’un futur développement.

 

La transmission est au cœur de tes préoccupations. Si en lisant cet article, des masseurs voulaient te contacter, quelles seraient tes conditions ou tes recommandations ?

Après huit années d’existence, j’ai ce désir ardant de transmettre mes connaissances. Le système de franchise est à mon sens une solution viable pour pouvoir se lancer en étant formé et accompagné vers la réussite du projet. Avoir sa propre table de massage flottante permet de se déplacer en free-lance partout dans le monde, afin de pratiquer en mer, en piscine à l’hôtel ou dans celle d’une villa privée à Miami ou à Monaco par exemple.

Conditions  et recommandations :

– Avant tout, aimer être dans l’eau, être à l’aise dans cet élément est primordial, en mer comme en piscine.

– Avoir une soif aiguisée de nouvelles expériences.

– Avoir une expérience dans le massage bien-être quelle qu’en soit la technique, et avoir une bonne pression.

– Définir en amont un lieu de pratique où vous pourrez proposer vos services toute l’année, ou en saisonnier.

– Obtenir une autorisation préalable d’activités commerciales en mer selon les zones ou pays choisis (si  besoin).

Cette liste est non exhaustive, elle permet aux candidats éventuels de se projeter de manière éclairée.

 

 

Et des questions plus personnelles …

Parle-nous de toi, et de ton parcours

Etant une personne atypique, mon parcours l’a été également. Je suis né à La Réunion, 3 grands enfants de 32, 21 et 19 ans comblent mon cœur. J’ai passé ma jeunesse, de six à dix-sept  ans à La Rochelle, et j’ai ensuite élu domicile à Chartres, Paris, Gruissan, Avignon et Lyon, puis La Réunion m’a rappelé à elle.

J’apprécie le calme de la nature, je peins à l’occasion, je prends depuis peu des cours de chant pour le plaisir de découvrir ma voix, j’aime randonner et m’adonner à la lecture, et j’ai un grand intérêt pour les anciennes civilisations.

Le système scolaire n’ayant pas été en résonance avec moi, je me suis enrichi autrement : animateur de colo, maître-chien à la RATP , puis formé comme moniteur éducateur aux Orphelins Apprentis d’Auteuil, serveur et barman autodidacte, peintre en bâtiment industriel, ou encore enquêteur au sein de l’institut de sondage Louis Harris.

Je me forme au métier de cameraman en Avignon, et j’obtiens un poste de vendeur en vidéo/informatique dans une grande surface, et je profite de mes week-ends pour filmer les mariages, ma première entreprise vient d’ouvrir.

A la suite d’un choc émotionnel, je deviens claustrophobe et phobique de l’avion pendant six ans, un cauchemars sans nom. Pour comprendre, je m’inscrits à un stage sur la peur en avion à Montpellier.  Etant alors à La Réunion, je vous laisse imaginer la préparation mental avant de me retrouver dans les airs. Le stage se passe bien, je poursuis avec une formations sur des techniques d’hypnose sur Toulouse, et à mon retour sur l’île, je mets en place le premier stage sur la peur en avion à l’aéroport, douze personnes s’inscrivent, c’est un succès, la presse en parle, je suis satisfait. J’ouvre un cabinet de gestion du stress par l’hypnose, et en 2011, je me forme au massage Amma sur chaise, puis en 2015 au massage Amma sur table avec Tony Neuman, je me sens aligné.

La passion pour l’image me rattrape, je suis recruté à l’Office de tourisme de La Réunion comme photographe durant cinq ans, je découvre davantage l’île au travers de mon objectif, mais je garde un pied dans l’univers des soins, en massant sur des salons ou à domicile les week-ends, puis en terrasse du restaurant face au lagon, d’où l’idée des massages sur l’eau m’est venue.

Bientôt huit ans que je pratique sur l’eau, mon souhait à présent est de transmettre mes connaissances, et d’élargir mon champ créatif vers la mise en lumière de nouveaux supports de massage tout aussi singuliers.

 

 

Le sport que tu préfères ?

J’apprécie les sports en général, comme les sports d’hiver, le rugby, l’athlétisme, la gymnastique ou encore le hand. Plus jeune, j’ai pratiqué le foot et le rugby, et le badminton un peu plus tardivement.

Autrement, j’ai eu la chance d’avoir été initié durant sept ans au Chi-gong avec un maître, c’est à ce moment précis que ma compréhension sur l’univers des énergies s’est ouverte. Je perçois mon corps comme une jarre, solide à l’extérieure, et suffisamment d’espace à l’intérieur pour pouvoir recevoir de l’autre, et donner en retour. Je pense que l’une des clés du mieux-être se situe quelque part par là, subtil et puissant à la fois.

 

La phrase ou la citation qui te résume le mieux

Fais de ta vie un rêve, et d’un rêve ta réalité. (Antoine de Saint-Exupéry)

 

L’endroit qui t’inspire le plus ?

C’est pour moi le Cirque de Mafate au cœur du parc national de La Réunion, un endroit où l’accès se fait uniquement à pied ou en hélicoptère. La randonnée y est reine, et son aspect jurassique lui confère un réel univers de quiétude fortement recherché par les randonneurs du monde entier.

 

Le pays où tu rêves d’aller ?

En fait, il y en a deux ! En premier, le Népal pour ses temples, ses sanctuaires hindous et bouddhistes, et ses majestueuses montagnes de l’Himalaya dont l’Everest. Puis la Norvège, pour ses fjords et glaciers, sa culture viking riche de contes et légendes, et le clou du spectacle que sont les aurores boréales.

 

La lecture qui t’a le plus influencé ?

Le roman « Plus jamais sans moi » de Maud Ankaoua
C’est l’histoire d’une femme qui, pour accéder à un poste d’avocate, doit partir obligatoirement sur le mythique chemin de Compostelle, elle va ainsi se découvrir au fil des kilomètres et surtout apprendre à ralentir. L’année dernière, j’ai décidé à mon tour de l’emprunter depuis Le Puy-en-Velay sur une première étape, et cet été, je reprends mon sac à dos jusqu’en Espagne. 750km de marche dans une nature extraordinaire et gorgée de rencontres inoubliables.

 

La cuisine que tu me prépares si je m’invite chez toi ?

Un rougail saucisse (cuisine créole).

 

 

Le meilleur compliment que t’ait fait un client ?

« Vos mains ne sont pas faites que pour masser, mais aussi pour guérir »
Au-delà des mots, je pense que chaque masseur/masseuse investi(e) dans sa pratique offre le meilleur de son être, et les mains étant reliées au coeur, nul doute qu’une énergie bienveillante y circule pour les bienfaits du duo.

 

Le moment le plus galère lors d’un soin sur l’eau ?

Au tout début, la structure s’est renversée lors d’un soin, à cause d’un fort coup de vent latéral, il n’y avait pas encore les stabilisateurs. Paradoxalement, il a fallu cet incident pour les imaginer, ce fut un moment épique, on en a plutôt ri.

 

La qualité que tu apprécies le plus chez l’autre ?

La gentillesse.

 

Le défaut pour lequel tu auras le plus de tolérance ?

L’impatience.

 

 

Propos recueillis par Marie-Paule Leblanc-Peru Présidente bénévole Spa-A.

Nous contacter : c’est ici

 

Autres articles que vous pourriez apprécier :

—> “On ne nait pas Spa thérapeute, on le devient… de la musicologie à Cuba au Massage. ”

—> “La Formation de Spa praticien »

 

Le site web de Didier Venerosy de Massage sur l’eau : c’est ici