On ne choisit pas une IA, on la recrute !
Retour sur le troisième colloque Spa-A.
Succès confirmé pour ce troisième colloque autour de l’IA.
Ce troisième colloque Spa-A a été un véritable succès si l’on en juge par vos commentaires si positifs et par les photos qui reflètent parfaitement l’ambiance des conférences, du jeu de pistes qui a permis de « briser la glace » surtout pour les nouveaux, et aussi de la soirée avec une thématique, tenue chic et accessoire choc, qui a donné lieu à de très belles créations.
Remercions nos trois sponsors pour cet événement : PURE TRADE, qui nous également fourni tout le linge pour une des épreuves du jeu de pistes (préparer un lit de massage avant que le client n’entre dans la cabine), à CORPODERM et à MATRIX.
Le retour en images sur le colloque de 2025 : c’est ici
Des intervenants professionnels et sympathiques, tous membres de Spa-A
Nous avons eu la chance de compter parmi nos membres, quelques spécialistes de l’IA, qui ont partagé leurs connaissances, de façon très pédagogique et ludique, et aussi merci notamment à Jean-Jacques Gauthier, dont nous ne connaissions pas encore ce talent pour faire passer nos interrogations, et qui nous recommande le film « Her », sortie en 2013, de Spike Jonze, avec Joaquin Phoenix, une love story d’anticipation, Théodore tombant amoureux de Samantha, une IA (matérialisée par la voix). Face aux doutes de Théodore sur l’emprise de l’IA dans la vie humaine au quotidien, Samantha lui répond : « Vous vous habituerez… ». l’IA est donc devenue un partenaire de notre quotidien, un quart des sociétés françaises l’utilisent, un tiers de la population interargit avec une IA . Qu’est-ce que l’IA, dans notre domaine professionnel, beauté, wellness, bien-être et santé, peut réellement apporter, la clé restant la compréhension et l’esprit critique ?
Carole Eyssautier de Capsix
Carole Eyssautier, de Capsix, Docteur en informatique et en IA, a lancé cette session, en nous montrant comment l’IA est déjà entrée dans nos vie (Waze, Google Map, Deepl, Linky, tous les réseaux sociaux…).
Quelle cohabitation puisque l’IA est déjà là, et quelles implications dans l’hospitalité, voilà toute la question.
En 1950, le test de Turing constitue le premier test d’IA et c’est en 1956, lors de la conférence de Darmouth, qu’émerge le terme d’Intelligence Artificielle.
Chatbot en 1966 et IA génératives en 2020, avec les modèles de génération de texte, d’images, etc (Chat GPT, Midjourney).
Dans le langage courant, une IA est un logiciel, qui reproduit des comportements complexes habituellement attribués aux humains. Aucune machine ne peut s’adapter à la complexité du monde sans IA : un robot dans un hôtel, un restaurant ou un spa en contact avec des humains contient forcément de l’IA.
Dans l’hospitalité, par rapport aux métiers du spa : les assistants à la gestion, les nouveaux diagnostics, les nouveaux soins.
Les systèmes de réservation intelligents permettent d’organiser les plannings des praticiens selon leurs spécialités et les créneaux disponibles, de faire des propositions sur la base de l’historique et de prévoir la demande pour prévoir les bonnes ressources (yeld management).
Les Assistants marketing IA permettre la génération de contenus personnalisés, l’analyse de sentiment sur les avis clients et le ciblage précis des campagnes.
La gestion prédictive des stocks pour anticiper les commandes selon les réservations, la réduction des coûts et du gaspillage et l’optimisation de la chaine d’approvisionnement.
Les nouveaux diagnostics par IA permettent un diagnostic précis, des recommandations de produits ou un parcours personnalisé avec un suivi de l’évolution.
Les nouveaux soins par IA, qui intègrent des capteurs et un système physique d’action permettent des soins d’expertise pour les spas, avec ou sans orientation médicale.
Ces Soins « mains libres », à forte valeur ajoutée, permettent de créer des parcours adaptés et d’ouvrir à des nouvelles clientèles, en personnalisant le traitement, en adaptant à son besoin du moment, avec une accessibilité tarifaire, temporelle et culturelle.
ETERNEL SPA au Québec a permis d’intégrer un soin de massage accessible (tarif et horaire), notamment en après-ski et d’intégrer un soin main-libre dans des parcours de soins.
IYU (Capsix) fonctionne ainsi, accompagné en journée, et en mode autonome en soirée. Des données démontrées sur le stress, le sommeil et la douleur.
Attention à l’impact environnemental, sociétal et commercial !
L’impact environnemental : une requête à ChatGPT, c’est 4 g de CO2 et 1,5 l d’eau pour 100 mots générés et des métaux rares (une requête Google est égale à 0, 2 g de CO2). Quant aux datacentres, sont-ils alimentés par des centrales nucléaires ou à charbon ?
L’impact sociétal : entre l’uniformisation des soins et l’utilisation des données, quel est l’impact sur les métiers et la place de l’humain dans l’hospiitalité ?
L’impact commercial : il faut renforcer l’expertise des équipes en les formant à l’application IA, vérifier l’acceptation des clients finaux, porter attention à la perte de données sensibles.
En conclusion, l’IA n’est pas une mode, mais la juste continuité de la science informatique, elle est déjà dans l’ensemble de nos vies, personnelles et professionnelles, ce n’est plus une option mais une réalité incontournable. Face à l’IA CURIOSITE, COMPREHENSION, ESPRIT CRITIQUE, ACTION EN CONSCIENCE.
ON NE CHOISIT PAS UNE INTELLIGENCE ARTIFICIELLE, ON LA RECRUTE !
Nous avons découvert comment la propre démarche de Carole est guidée par une éthique admirable et comment l’IA devrait démocratiser le massage pour tous, avec IYU.
Isabelle Charrier, de Sense of Wellness, keynote speaker
Isabelle Charrier, Sense of Wellness, a été notre keynote speaker. Son interview de Carole Eyssautier a été particulièrement intéressant, car elle a parfaitement expliqué comment, lors du salon des Thermalies, elle a pu découvrir IYU, changer sa propre vision du massage, et nous interpeller sur l’évolution de cette technologie, sans préjugés ni tabous.
L’IA peut s’adapter, comprendre un signal, mais elle n’a pas d’émotion. Elle n’est utile que lorsqu’elle collabore avec un humain
Séverine Boutry et Jessica Thiant, de Perfect Corp
Nous étions ravis d’accueillir Séverine BOUTRY, Vice-Présidente du CEW (Cosmetic Executive Women), également Le Nouvel Appartement et consultante Perfect Corp, et Jessica Thiant, Directrice Marketing Perfect Corp.
« Miroir, suis-je la plus belle ? » : comment un logiciel peut réaliser un diagnostic de peau (avec une précision clinique à 95 %), selon les paramètres que vous souhaitez (plus de quinze en un seul scan ainsi que le type de peau et en moins de sept secondes).
Ce qui a retenu notre attention : ce logiciel peut s’installer sur un site internet, une simple tablette nomade, ou un smartphone.
L’exemple donné était le site de Valmont, où le taux de conversion a été multiplié par 3 depuis l’installation de cet outil de diagnostic. Utilisation sur le site marchand pour Caudalie, et aussi utilisation point de vente, pour réaliser un diagnostic précis : c’est chose faite chez Holidermie, et surtout AMAZON à Milan, qui a fait appel à cette nouvelle technologie pour son premier magasin physique.
Une première table ronde, sous l’égide de Jean-Jacques Gauthier
Jean-Jacques Gauthier (Amphorm Consulting) a animé une première table ronde, avec Carole Eyssautier, Jessica Thiant et Sarra Abichou (Key Space by Eden des Sens où vous pouvez découvrir IYU). Réponses sans tabous de Sarra Abichou : oui IYU le robot masseur est accessible 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. Il est facturé 60 € de l’heure (soins de 20 minutes et 1 € la minute) quand un massage est facturé 120 € dans le spa.
Intéressant de noter que ce sont les clients hébergés à cet hôtel qui ont le plus fait travailler IYU, notamment après une journée chez Mickey !
Un véritable plus pour son équipe de masseurs, qui n’hésitent pas à faire travailler régulièrement le robot pour leur apporter relaxation et récupération.
S’est posée la question du prix du robot et de l’amortissement : 120 000 € que l’on peut amortir sur une large structure.
L’IA, c’est aussi une question éthique et de protection des données
Maria Berrada, avocat au barreau de Paris, associé du cabinet INFLUXIO, spécialiste de l’IA, ne pouvait être présente physiquement. Elle nous en dit plus sur ce qui sera le grand enjeu : la protection des données, et nous lui consacrerons un prochain article pour en savoir plus…
IA et cadre juridique : ce que doivent savoir les professionnels du bien-être.
Maria Berrada, avocat au barreau de Paris, associé du cabinet INFLUXIO, spécialiste de l’IA, spécialisée en propriété intellectuelle et nouvelles technologies, nous livre une intervention dense et éclairante, centrée sur une question cruciale : Comment utiliser l’intelligence artificielle (IA) sans risquer la sanction ?
- L’IA est partout : un usage stratégique, mais à encadrer. L’IA est déjà massivement utilisée : si ce n’est pas vous, ce sont vos clients ou vos concurrents. Son potentiel est immense… mais comporte des risques juridiques majeurs si son usage n’est pas conforme aux textes.
- Le RGPD : socle fondamental à respecter: le RGPD reste la principale référence pour encadrer l’usage des données personnelles, même via l’IA et les principes à retenir :
- Licéité, loyauté et transparence
- Minimisation et exactitude des données
- Sécurité, pseudonymisation (anonymisation), analyse d’impact
L’IA générative présente un risque accru d’hallucinations (faux contenus), ce qui renforce l’exigence d’exactitude.
- L’AI Act européen : vers une régulation renforcé
Le règlement européen sur l’IA (AI Act, 21 mai 2024) classe les systèmes d’IA selon leur niveau de risque :
- IA inacceptables (interdites)
- IA à haut risque (soumises à audits et obligations renforcées dès le 2 août 2025)
- IA à risque limité (transparence minimale requise)
Les modèles génératifs comme GPT-4, Gemini ou Perplexity sont concernés. Il faut donc :
- Documenter les données d’entraînement (qualité, diversité, absence de biais)
- Prévoir des mesures contre la génération de contenus illicites
- Les enjeux juridiques : traçabilité, responsabilité, preuve
Maria Berrada souligne plusieurs lacunes actuelles :
- Peu de traçabilité des données utilisées pour entraîner les IA
- Flou sur la responsabilité juridique des décisions automatisées
- Manque d’historiques audités pour prouver l’origine des erreurs
Elle préconise donc la création de chartes éthiques internes pour encadrer l’usage de l’IA par les équipes.
- Les risques concrets pour les professionnels
« Les risques sont nombreux, souvent invisibles, mais bien réels. », les principaux étant :
- Non-conformité RGPD ou AI Act → Amendes jusqu’à 7 % du CA mondial
- Contrefaçons (droits d’auteur, marques) via génération IA
- Fuite de données sensibles (cybersécurité)
- Dommages réputationnels si l’IA est mal utilisée par un employé
- Conseils pratiques à retenir
- Réaliser une analyse d’impact pour tout usage d’IA traitant des données personnelles
• Ne jamais introduire de données client nominatives dans un outil IA sans anonymisation
• Mettre en place une politique interne claire : CGU, charte éthique, documentation technique
• Suivre les recommandations de la CNIL (notamment celles sur l’IA générative publiées récemment)
« L’IA fait partie de notre quotidien, mais elle exige un usage responsable. »
Attention : la conformité juridique est une condition indispensable à la performance de l’IA. Mieux vaut prévenir que réparer !
Quand l’IA fait son entrée dans l’éducation…
Jean-Eric Knecht (Elegance France avec la plateforme ELEGANCE LEARNING AI) n’a malheureusement pas pu être des nôtres, du fait des grèves des aiguilleurs, et il le regrette bien !
Il souhaitait aborder la question de l’IA dans la formation professionnelle continue.
La plupart des formations restent très classiques : en 2024, 90 % des formations sont encore en présentiel, et 10 % seulement en distanciel ou hydride.
Les offres de formation online restent très classiques, des méthodes plutôt anciennes, théoriques et sur l’obligation d’apprendre. Or, nous avons besoin de nouvelles méthodes d’enseignement on line. L’IA devient un accélérateur. Notre ennemi, c’est le temps, notamment le temps de concentration. On travaille beaucoup sur la micro-formation, petite étape après petite étape. Petits succès et grandes victoires.
Après les bons points et les images, c’est le même modèle de « granularisation », avec des badges !
L’IA nous apporte d’autres outils : l’ADAPTATIVE LEARNING. C’est le parcours de formation qui s’adapte à l’apprenant et plus l’inverse, c’est bien de la personnalisation.
Le MOBILE LEARNING : la formation passe par le téléphone portable. Tous les outils sont « responsive ».
L’enseignement à distance reste de l’enseignement, avec ses objectifs, ses moyens, ses outils ses difficultés, ses doutes, ses échecs et ses réussites.
Cécile Trouiller avait prévu d’interviewer Régine Ferrère, mais c’était sans compter sur l’énergie et l’humour de Régine qui nous a donné toutes les pistes spontanément. Voici un résumé… Il manque juste la pointe d’accent et les plaisanteries à l’adresse des quelques élèves présentes dans la salle.
Régine Ferrère, directrice pédagogique de l’IBCBS, figure incontournable de la filière esthétique, a fait l’unanimité avec une intervention lucide et inspirante sur la thématique donnée « L’intelligence artificielle : bon serviteur, mais mauvais maître ? »
Un contexte en pleine mutation : entre marché de l’emploi et révolution numérique
Il faut dresser deux constats majeurs :
- Le marché du travail se transforme : les métiers s’hybrident, les compétences attendues évoluent, avec une montée en puissance des soft skills sur les hard skills.
- Des tensions de recrutement durables : la pandémie a vidé les centres esthétiques au profit du domicile, avec plus de 60 000 micro-entreprises créées d’ici fin 2025.
Comment l’IA transforme déjà les métiers du soin et de l’esthétique
L’IA est déjà à l’œuvre dans les instituts et les spas :
- Gestion intelligente des plannings et des cabines
- Outils de diagnostic de peau assistés par IA
- Recommandations de soins automatisées
- Fidélisation client via le suivi intelligent
Le défi de la « cliente augmentée »
Aujourd’hui, une cliente arrive en institut après avoir :
- discuté avec ChatGPT,
- reçu des conseils IA personnalisés,
- intégré des routines IA dans son quotidien.
Le professionnel doit désormais interagir avec une cliente “IA-informée” sans renier son propre savoir-faire.
Il faut donc former les talents de demain, entre éthique, technologie et pédagogie !
L’IA impose une transformation des pratiques éducatives :
- Plateformes adaptatives
- Chatbots tutoriels
- Analyse des performances individuelles
- Contenu pédagogique généré par IA
Les générations Z & Alpha attendent une formation interactive, flexible et personnalisée. L’IA répond à ces besoins, mais doit être accompagnée d’un cadre pédagogique humain fort. Régine Ferrère nous a présentée :la Belle Gabrielle, non en référence à Gabrielle Chanel, mais à Gabrielle d’Estrées …
La plateforme « La Belle Gabrielle » : l’innovation made in IBCBS
Régine Ferrère annonce le lancement d’un e-learning nouvelle génération :
La Belle Gabrielle, un assistant pédagogique IA pour les métiers de l’esthétique et du spa.
Pour les professeurs : gain de temps, suivi précis, création de contenu sur mesure.
Pour les étudiantes : apprentissage 24h sur 24 et 7 jours sur 7, motivation accrue, feedback immédiat, préparation aux réalités du terrain.
L’IA : outil puissant, mais jamais substitut de l’humain
« L’IA rend l’expertise disponible. Mais ce qui fait la différence, c’est l’expérience. Et l’expérience, il faut savoir la transmettre. »
Régine a conclu sur un appel vibrant : ne pas subir l’IA, mais l’encadrer, l’enrichir par l’humain. Le formateur reste le garant de l’éthique, de la contextualisation et de l’empathie — des valeurs irremplaçables.
L’IA n’est pas un substitut, c’est un amplificateur de savoir. »
En route pour le jeu de pistes par équipe !
Le Jeu de Pistes était attendu. C’était l’occasion de faire connaissance entre les anciens et les nouveaux membres. Cinq ateliers de quinze minutes étaient proposés :
Atelier Parfums : dans le Cabinet des Curiosités, Régine faisait tester à l’aveugle 7 familles de parfums.
Atelier Lithothérapie : il fallait retrouver le nom de quelques pierres, avec Cindy Limérat.
Atelier Goût : six chocolats à trouver (celui au laurier n’était pas des plus simples) et 6 hydrolats proposés par Véronique Brin du labo Vie Arôme.
Atelier Textures : douze textures à découvrir à l’aveugle. Pas simple de reconnaître un sérum ou une huile au toucher et à l’odeur. Naturellement, nous avions glissé quelques produits iconiques et quelques pièges.
Atelier Lits de Massage : il fallait préparer le lit de massage pour accueillir le client. Quelques fleurs séchées, des ordonnances beauté, des coquillages, des serviettes et plaids de PURE TRADE et des couvertures de PLAIDS & COCOONINGS. Force est de reconnaître que chaque équipe a parfaitement relevé le challenge.
Résultat : un point d’écart entre la première et la seconde équipe ! L’équipe TURQUOISE a donc remporté la Coupe du Colloque Spa-A 2025, coupe qu’ils entendent faire tourner et exposer entre les dix participants…
Remise de la coupe, tenue chic et accessoires choc : la soirée était réussie !
La soirée s’est poursuivie par un magnifique buffet dinatoire dans les jardins des senteurs, puis une promenade dans Chartres pour voir les illuminations pour certains.
La qualité du networking Spa-A est ce qui fait notre force : des interventions professionnelles de qualité et une convivialité où chacun fera de nouvelles rencontres. Fort de ce succès, nous devrions vous proposer l’année prochaine ce rendez-vous estival, avec cette fois, un jeu de pistes historique dans la ville de Chartres !
Propos recueillis par Marie-Paule Leblanc-Peru Présidente bénévole Spa-A.
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